LE TAI CHI CHUAN (TAI JI QUAN)…
… n’est peut-être pas ce que vous pensez
Le Taï Chi Chuan est un Art martial chinois, très ancien et redoutablement efficace. Ce n’est pas, contrairement à certains clichés véhiculés de nos jours, une gymnastique douce pour personnes âgées, même si, avec certaines réserves, il pourrait être pratiqué à tout âge.
En fait, on désigne sous le nom de Taï Chi Chuan un certain nombre de pratiques des plus diverses. Si il y a UN Judo, celui de la Fédération Française, il y a DES Taï Chi Chuan, des bons mais aussi hélas des moins bons. Il faut savoir de quoi on parle et ce que l’on cherche.
Comme tout Art martial, le Taï Chi Chuan comprend des mouvements d’attaque, portés avec la main, le coude, l’épaule, le pied, etc…et de défense, souvent des blocages et des esquives. Dans les situations de combat, les coups étaient autrefois portés sur des points vitaux, des points énergétiques, type points d’acupuncture, provoquant des dégâts considérables. Ce n’est pas ce qui est pratiqué de nos jours, même si cette connaissance peut être dévoilée.
Mais le Taï Chi Chuan est aussi un Chi Kung (Qi Gong) c’est-à-dire un travail sur l’Energie du corps, le Chi (Qi), travail demandant du temps et des efforts (Kung ou Gong). C’est un Chi Kung martial.
L’origine du Taï Chi Chuan remonterait au 12ème siècle. Il aurait été crée par un certain Chang San-feng, combattant redoutable mais aussi habile acupuncteur. On lui attribue la mise au point de 8 mouvements martiaux fondamentaux, toujours pratiqués actuellement. Le Taï Chi Chuan s’est ensuite enrichi d’autres actions et on convient actuellement qu’il y aurait 37 actions différentes. Pour s’entraîner, les pratiquants on pris l’habitude d’enchaîner ces actions les unes aux autres, avec des mouvements intermédiaires, l’ensemble constituant une « forme », dont le déroulement est immuable et ne doit rien au hasard ; les gestes sont enchaînés de façon à optimiser la circulation de l’Energie, grâce, entre autres, à l’alternance régulière de mouvements Yin (défense) et de mouvements Yang (attaque), en correspondance avec une respiration approfondie. C’est la pratique de cette forme qui constitue un Chi Kung et un Chi Kung d’une grande efficacité.
Il existe plusieurs « formes », car le Taï Chi Chuan s’est développé dans différents cercles, souvent familiaux, dont les plus fameux sont la famille Chen et la famille Yang, donnant naissance à des styles de pratique différents, tels les styles Chen, Yang, etc…Notre pratique provient de Yang Lu-chan, le fondateur du style Yang, dont la forme a été ensuite simplifiée par Yang Cheng-fu au début du XXème siècle. Toutes ces formes, telles qu’elles étaient à l’origine sont des formes longues (au moins 108 mouvements). Depuis le Tai Chi Chuan a subi quelques avatars, consistant en des raccourcissements et des simplifications, aux dépens en général de la qualité du travail énergétique. La « petite forme de Pékin » en est un exemple caricatural.
Habituellement une séance de Taï Chi Chuan comprend, après des échauffements appropriés, l’étude des différentes actions et de leur enchaînement, ainsi que la vérification de leur efficacité par des tests d’application. D’autres activités sont proposées ; comme la « poussée des mains » qui permet d’apprendre à gérer les situations d’affrontement et la pratique des armes traditionnelles (épée, sabre, bâton).
Apprendre le Taï Chi Chuan permet d’apprendre à nous mieux connaître et de comprendre comment notre corps fonctionne. Le pratiquer permet d’améliorer la mobilité des articulations, l’étirement des muscles, la qualité de la respiration et de la circulation du sang, permet aussi d’amplifier la circulation de l’Energie. Son effet sur l’équilibre psychique est incontestable.
Le Taï Chi Chuan est une technique passionnante et puissante tant par ses applications martiales potentielles que par ses effets sur la santé. Mais en revanche, le Taï Chi Chuan est exigeant : concentration, assiduité, disponibilité, goût de l’effort sont indispensables pour arriver à un résultat. Il est bon de savoir cela avant de s’engager.
Texte de Jean-Pierre DUFAURE
Fondateur de TAI YANG-Auvergne
Ancien Instructeur
Copyrignt TAI YANG-Auvergne 2009